Littoral ligérien et risques côtiers
Le littoral des Pays de la Loire s’étend sur près de 400 km, de la baie de Pont-Mahé située au nord-ouest de la Loire-Atlantique, à la baie de l’Aiguillon située au sud de la Vendée (figure 1). Ce littoral présente plusieurs caractéristiques.
Figure 1 : le littoral des Pays de la Loire et les risques associés (source : OR2C).
1. - La variété des faciès littoraux et des dynamiques associées
Sa première caractéristique est de présenter des faciès littoraux variés, avec environ 140 km de côtes sableuses (plages et systèmes dunaires), 111 km de côtes rocheuses (basses côtes rocheuses et côtes à falaises) et de 135 km de côtes artificielles (ouvrages divers) ou de marais maritimes (figures 1 et 2). Chaque type de côte évolue selon une dynamique qui lui est propre :
Figure 2 : A : côte à falaises et platier rocheux (Jard-sur-Mer, Vendée) ; B : côte à falaises (Batz-sur-Mer, Loire-Atlantique) ; C : marais de Guérande (Loire-Atlantique) ; D : digue de polder (port des brochets, Vendée) ; E : plage ouverte et cordon dunaire de 1er rang (la Tranche-sur-Mer, Vendée) ; F : système poulier/musoir (havre du Payré, Talmont Saint-Hilaire, Vendée) ; G : remblai de la Baule (Loire-Atlantique) ; H : port de Donges (Loire Atlantique) (source : OR2C).
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Les côtes sableuses sont par définition mobiles. Sur le court terme, elles alternent des phases d’érosion hivernale et un engraissement estival. Ces phases correspondent à un processus naturel et sont donc normales. Considérées à moyen terme, les côtes sableuses subissent les effets des tempêtes puis se reconstruisent naturellement en quelques années (résilience). Sur le long terme, certaines côtes sableuses montrent cependant une tendance historique à l’érosion mais d’autres enregistrent au contraire un phénomène inverse c’est-à-dire une progression de la terre sur la mer (accrétion). Ainsi, considéré globalement depuis 70 ans, le littoral ligérien s’est agrandi (figure 3) !
Figure 3 : l’évolution des côtes sableuses depuis 1950.
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Les côtes rocheuses sont par définition des côtes d’érosion. Celle-ci est irréversible mais progresse en général de manière très lente, de l’ordre de quelques millimètres par an, et se fait souvent par l’action conjointe de processus marins et continentaux (exemple : la mer attaque la base d’une falaise et le ruissellement sa partie supérieure).
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Les côtes artificielles correspondent à des ouvrages de défense côtière, des aménagements littoraux divers, ou des digues de polder. Ces constructions peuvent dans certains cas avoir des effets perturbateurs sur le fonctionnement naturel des littoraux adjacents, notamment lorsqu’elles modifient les transferts de sédiments par les courants côtiers (dérive littorale). Les ouvrages supposent aussi une surveillance constante pour vérifier leur état, ainsi qu’un entretien régulier.
2. - La vulnérabilité aux submersions marines
La seconde particularité des côtes ligériennes est l’étendue des zones basses situées en arrière du littoral, celles-ci représentant près de 200 000 hectares (figure 4). Ces zones, d’une altitude inférieure à 5 m, sont séparées de l’océan par des cordons dunaires ou des digues qui les protègent. Elles correspondent à des espaces remblayés lors de la transgression flandrienne (élévation du niveau de la mer qui a fait suite à la dernière glaciation) ou à des zones conquises sur la mer à partir du XIIème siècle (polders). Elles sont particulièrement vulnérables aux submersions marines et peuvent subir une inondation temporaire mais dévastatrice lors des fortes tempêtes (ex : Xynthia, 2010).
Figure 4 : zones basses du littoral ligérien et vulnérabilité aux submersions marines
3. - L’importance des enjeux sur la bande côtière
La troisième caractéristique du littoral ligérien est d’être un espace densément occupé, donc potentiellement vulnérable aux risques côtiers. Il comprend notamment plusieurs agglomérations côtières d’importance moyenne, en lien avec le tourisme balnéaire (La Baule, Saint-Brévin, Pornic, Saint-Jean-de-Monts, Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Les Sables d’Olonne), ainsi que l’un des plus grands ports d’estuaire français (port de Saint-Nazaire-Montoir). Le tourisme est en particulier un secteur économique majeur en Pays de Loire, avec plus de 7,6 Milliards de chiffre d’affaire et un Produit Intérieur Brut Régional de 7,8 %.
Les enjeux sur le littoral des Pays de la Loire sont donc multiples et certains très exposés au risque d’érosion ou de submersion (figures 5 et 6). On compte notamment :
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47 communes littorales, avec 305 500 habitants en 2015 ;
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10 853 bâtiments situés en zone basse à moins de 400 m du trait de côte ;
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Des activités économiques littorales majeures (tourisme) ;
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Des enjeux de biodiversité (38 % de façade littorale « naturelle ») ;
Figure 5 : les enjeux menacés par l’érosion côtière sur le littoral ligérien.
Figure 6 : les enjeux menacés par les submersions marines sur le littoral ligérien.